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Sur cette représentation, des chemins forment quatre territoires. Aux angles se manifestent autant de mondes, autant de choix. L’hésitation à s’engouffrer dans une de ces voies est illustrée par le batifolage de la plume et des couleurs frottées au doigt. Nous modelons nos lois selon nos certitudes mais le savoir est présomptueux pour celui qui se cache derrière l’écriture.

Deux mondes, deux acquis, deux logiques s’affrontent de part et d’autre d’un gigantesque balancier. Le couteau qui détermine le point d’équilibre est encombré par d’incessantes remises en causes. Le fruit de ces divagations s’acharne sur le bon équilibre de la chose et l’ensemble vogue cahin-caha dans l’univers. Toutes les solitudes mènent au ciel !

Ici, des anthropologues sont à l’affût. Tout indice a son importance et ils analysent avec minutie les traces laissées sur l’argile par les pattes d’un oiseau, les parfums traînant sur le parcours des amoureux ainsi que les choses créées par l’homme et qui hantent le site de recherche telles des fétiches …mais les bons moments passés ensemble resterons indéchiffrables !

« Le mariage est comme une forteresse assiégée », dit un proverbe chinois. Ceux qui sont dehors veulent y entrer et ceux qui sont dedans veulent en sortir ! Sur cette toile s’expriment les voeux pieux d’un ami qui ne sait pas encore que la destruction procure une jouissance extrème. Depuis, le feu a envahi le ciel en plein midi, la vie a poussé avec ferveur et tout a recommencé !

Entre ma bouche et la tienne, les sentiers s’enlacent comme une vigne vierge. Le soleil du petit matin a ôté nos lunettes noires et sur le camion un piano désaccordé trône dans la disgrâce. Le café n’a plus d’odeur, nous avons pris la place.Tu as dressé la table de la terre au ciel pour que je reste. Les oiseaux rient à pleines dents. C’est vraiment génial.

Sans toi, c’est le cirque. Il n’y a pas cette raison qui marque à chaque pas la folie de ceux qui grimpent aux arbres, ni la douceur du puits où l’on espère l’eau, où l’on voit l’infini. Sans toi, c’est une guerre sans salut, le petit bout d’un bout au fond d’une vieille poche qui attend l’esprit saint comme on attend le jour à la fin du sommeil.

L’atterissage est le moment le plus dangereux d’un voyage en avion. Il se conjugue très mal avec le crépuscule, et les enfants qui ont des pères pilotes fuient cette peur en lui donnant une représentation heureuse après l’avoir enterrée dans un coin secret. Il se déroule dans notre intimité un combat où la vérité, qui n’a pas la fonction d’une couronne mortuaire, s’impose.

Quand j’étais petit je vivais dans un monde irréel où les personnes et les objets apparaissaient et disparaissaient au gré des jours et des circonstances. Je me souviens en particulier de ma mère, surgissant  doucement dans l’obscurité, alors qu’une nuit, en Algérie, un tremblement de terre avait amené mon lit au beau milieu de la pièce. Ce jour-là quelque-chose était tombé du ciel.

José avait une joie et une bonne humeur bien entendue qui rimait avec la fascination qu’exerçait sur lui le cortège du quotidien. C’était un homme heureux. La nuit, il faisait des prothèses dentaires et cette fois-là je crayonnais à coté de lui tout en écoutant le flot continu de ses réflexions. Le monde qu’il redessinait sans cesse ressemblait au paradis et on avait envie d’y rester.

Les Aludes sont de grandes fourmis ailées dont on se sert pour attirer les grives dans des pièges. C’est ainsi qu’en Provence les braconniers attrapent ces petites bêtes dans les sous-bois de chênes verts. On en fait un pâté tellement délicieux qu’il fait tourner la tête, dit-on. Le Narcisse ( le chasseur) torture la nature ( le pâté) pour lui donner un sens ( délicieux) !

Un an après la catastrophe de Fukushima, la vie reprit son cours et quelques Japonais eurent envie de légèreté. Ils ont alors organisé une danse avec quelques chamallows et la joie revint aussitôt sur les visages. La morale de cette histoire c’est qu’il faut se dépêcher de manger les chamallows avant qu’il n’y en ait plus !

Afin d’échanger de vraies valeurs, il faut accéder à son jardin secret et y choisir ce à quoi on tient pour le donner contre ce que l’on convoite. C’est un grand privilège d’avoir accès à l’intimité par le moyen de l’échange. On y trouve par exemple : des pièces d’or, un baiser, des places au cinéma, quelques manies, un rêve merveilleux… Bref ! un sacrifice s’impose !

 » Ma vie fut une plaisanterie !  » dit un architecte japonais célèbre. On invente des tas d’arguments pour ne pas être vu… De même, la cantatrice Maria Callas n’eut jamais envie de monter sur scène et subissait dans les coulisses de véritables terreurs avant d’être poussée vers le public ! Le courage n’est pas une vue de l’esprit. Il se nourrit d’âmes fragiles.

Une amitié ne se négocie pas, comme celle naissant entre deux êtres qui, à force de se fréquenter, repoussent chaque jour les frontières des mondes dans lesquels ils vivent. « Parce que c’était lui ; parce que c’était moi  » disait Montaigne … c’est aussi quand la règle impartie au mouvement n’a plus d’intérêt et qu’alors le temps ne tarit plus.

Partir en vacances veut dire pour la pluspart des enfants : vivre enfin en famille ! C’est un privilège qu’oublient vite ceux qui sont privés de cette caravane festive afin de ne pas avoir à mesurer les goinfreries qui leur échappent ! Mais … échapper à la mesure, n’est-ce pas un peu aussi prendre des vacances ?

Le caroussel est un lieu d’obsessions. Tourner en rond pour se détourner de soi et se retrouver finalement avec toi tournant en rond pour être avec moi… L’ivresse des profondeurs est un choix stratégique manifestement lié à la survie. Il ne faut surtout pas s’en priver et, à titre indicatif, c’est quand ça recommence que c’est sublime !

Quelques esprits encombrés exigent que les femmes restent dans le périmètre de leurs lits, de leurs maisons ou au mieux de leurs champs ! C’est ainsi que dans certaines parties du monde une femme vaut environ trois cochons et que dans d’autres elles sont des esclaves. Des femmes vaillantes se sont émancipées en faisant des affaires et les prix ont augmenté, laissant les cochons loin derrière !

Plongeons dans les recoins d’un grand delta baigné de lumière et de couleurs, puis observons les petits poissons et leurs prédateurs. À mesure que les petits poissons grandissent, les rescapés migrent vers des fonds plus profonds et embrassent le large, un lieu sans adresse, des lieux de pêche… Il y a toujours un prédateur pour montrer le chemin de la croissance !

Tombée sous la main tout comme apparaissent parfois des jeux de lumière, la bête cherchait une caresse, mais son cavalier avait besoin de certitudes ! Le canasson tiendrait-il l’effort dans cette mission qui consistait à chanter et à danser toute la nuit ? Par bonheur, l’animal jouait magnifiquement de l’accordéon… et en joue si bien que maintenant il danse encore !

Le soleil se lève, immense et solitaire, enfanté par la montagne. Le feu qu’il répand chasse la nuit aux confins de l’autre vie, celle qu’il y a de l’autre coté, là où est l’autre, celui que l’on a perdu et que l’on désespère de retrouver ! Une fois sorti de l’abîme, l’astre s’installe, la journée peut commencer… et malgré ça, les amants ne partagent pas leur détresse !

Le bureau est un espace de vie très particulier. Dans le monde entier, cet endroit demeure à tout jamais sérieux et respectable. C’est là où siège le pouvoir ! Ce qu’on y trafique est sacré, de la guerre aux envies de bonbons. Tout s’y organise, même la pluie et le beau temps… c’est dire toute son importance !

La fête des cabanes est la seule fête qui soit restée après le tri que Jésus opéra dans les coutumes religieuses de son époque. Il effectua un classement par le vide et ça n’a pas plu à tout le monde ! Il a été rapidement mis à l’index et pour finir, cloué sur une croix afin de décourager les autres contestataires. Mais en vain, et en dépit de l’effet d’usure chère à tout tortionnaire, le courage ne manqua pas !

Les cyprès sont de grands arbres pointus qui, selon les Romains, guidaient l’âme des défunts vers le ciel. Les ancêtres des Italiens enterraient leurs morts le long des routes, au pied de ces Cupressacées plantés là tout exprès afin de leur montrer le chemin. Aujourd’hui, les guerres aidant, on donne la mort vite fait le long des routes mais on n’y trouve aucun cyprès ! Les traditions se perdent !

« La colère est une courte folie », disent les chinois. Quand on pense que les décisions qui ont forgé nos pays et nos familles sont pour la plupart issues de cette transe fulgurante, on ne s’étonne plus d’être devenus une bande de névropathes en mal de soins, reproduisant par compulsion les leçons qui nous ont été bastonnées précédemment !  …et c’est ainsi que la liberté fut confisquée.

Coincé à l’étude et dans le collimateur de Pizzani, le surveillant général, Petit Pierre ne pouvait pas s’échapper afin de se rendre au bistrot d’en face où ses amis passaient des moments autrement plus intéressants à crâner tout en fumant des cigarettes. Frustré, perdu dans ses pensées, il imagina un instant que Pizzani tombait dans un grand trou et se retrouvait à l’hôpital !… et cela arriva, Saperlipopette !

On dit de ceux qui sont méchants qu’ils sont teigneux : comme ceux qui ont la teigne, une maladie de peau qui provoque des démangeaisons épouvantables et rend les gens fort irritables. A contrario, des personnes bonnes et dévouées sont souvent qualifiées de « gentilles comme tout », mais il n’y a pas de maladie correspondante pour illustrer cet état, pas même la bigoterie !

Ce dessin a été réalisé lors d’une conversation téléphonique. Qui expliquera cette foudre rose et gris traversant un minuscule tapis jaune flottant dans les airs où s’imposent un soleil supporté par une chaise-feuilles, une boite à mouchoirs, des trèfles pendus sur des tringles et quelques ombres maladroites ? … Pas moi, dit le Canard, ni moi dit le Dindon… !

Les spécialistes disent qu’une affaire de cœur arrive telle une étoile filante, s’installe pour toujours et dure jusqu’à l’ennui ! De temps à autre toutefois, l’amour et l’amitié se conjuguent si bien que l’ennui s’en trouve écarté ! Que diantre ! Une aventure perpétuelle, un intérêt sans limite, un désir impérissable… l’histoire d’Ulysse et de Pénélope serait-elle donc vraie ?

Jeu de ballon. Jeu des enfants et des plus grands, les corps enchevêtrés sur fond blanc. La partie n’en est pas une, il n’y a pas de gazon, pas de transe, pas de règle apparente, seulement quelques pas de danse, une vue de l’esprit en quelque sorte.

Laura aperçoit Philippe dans un studio de traitement graphique. Ils ne se connaissent pas. Elle l’entend dire qu’il est malade du cœur et qu’il va partir s’installer sur une plage à Madagascar. Elle l’aborde en lui disant que ça lui convient très bien, comme ça elle pourra s’occuper de lui… Parfois l’ennui s’installe avant tout mouvement !